OLA, OLA,

Publié le 4 décembre 2008 par yeratel

Nous nous sommes quittés lors de notre arrivée au Cap d'Agde. Nous espérions bien ne pas y rester trop longtemps, car nous étions collés au quai d'accueil, définitivement "seuls", encore!!! il faisait très froid et le Cap d'Agde l'hiver est loin d'étre rejouissant, j'oserai dire même, qu'il y a ici une facheuse tendance à la déprime...nous y sommes restés pourtant 7 jours, 7 jours durant lesquels nous épluchions la météo, enfin, cela n'avait rien de bien difficile, un jour c'était un BMS Grand Frais à Coup de Vent, le lendemain un BMS Coup de vent à Fort de coup de vent, et ainsi de suite "quelle misère"!!!! Nous en avons profité pour faire quelques balades à vélo, Georges a commencé à poser le vaigrage dans notre cabine et j'ai confectionné les différents rideaux de placards.Nous aurions pu rester ici encore longtemps, la météo est impitoyable l'hiver en Méditerranée et puis nous avons pris une décision importante. Georges traverserait le Golfe du Lion sans moi et nous nous retrouverions à Barcelone. Cette décision a été très difficile. Pour moi, il n'était pas question de faire cette navigation , de serrer les fesses entre deux coups de fouet, compte tenu de la météo annoncée, et pourtant quel désarroi devant le fait de renoncer et de laisser Georges partir seul dans la gueule du Lion.

C'est chose faite. Le temps que Georges se remette de sa traversée du Lion, 145 M en 18 h, vous imaginez comme ça à pousser, il a passé Béar et Créus avec du vent entre 35 et 40 noeuds, au portant heureusement, Georges a pris beaucoup de plaisir durant cette navigation musclée, il l'a vécue de manière extatique et Yératel s'est très bien comporté dans ce gros temps, avec une mer bien grosse et de travers. Bref, moi j'étais dans un hotel miteux d'Agde, en attendant de le rejoindre en train le lendemain, là j'ai brillé par mon absence mais je n'ai absolument aucun regret, j'aurais pas trop aimé!!!! Et entre nous soit dit, cette fenêtre météo n'était pas la pire........

Notre escale en terre catalane a été marquée par le froid, l'absence totale de vie sociale dans le port, la cherté des services.

Nous avons quitté Barcelone sans trop de regret, le port est désespérement trop cher, tout est blindé, barricadé, c'est un vrai camp retranché !!! Nous nous sommes tout de même accordés quelques balades à pied, La Rambla, le marché Sant Josep, ça c'était chouette. Bref, nous décidons donc de descendre plutôt vers Valencia par la côte, et puis le vent de Nord ouest prévu n'est pas arrivé, nous avons changer de route pour les baléares. Je ne voulais pas trop aller au large car la météo annoncée était perturbée, eh, ben elle était bel et bien perturbée!!!!. C'est sur que c'était pas le cap Béar, mais la mer était très agitée, au bon plein le bateau n'était pas très heureux, et nous avons changé de cap pour nous retrouver plus "portant", et là, Yératel a filé en majesté!!! il soulage tout, ces vagues de travers qui viennent l'enquiquiner, eh ben lui il s'en moque!!! 25 noeuds portant, j'ai découvert ça, c'est vrai que c'est confortable, parfois le vent pendant la nuit atteignait 30 noeuds et là ça m'inquiétait "bien sur". Et les "paquettasses" de mer sur le pont, j'ai découvert ça aussi!!! Ce fut ma plus longue route, 185 MN en 26 heures, belle navigation, Georges est très content, un peu éreinté, car je n'étais pas trop auprès de lui, sauf pour quelques manoeuvres!!! je ne désespère pas ça va venir, pour moi c'est un beau progrès!!! Nous étions la plupart du temps GV (Grand voile) 2 ou 1 ris et trinquette, le génois nous l'avions mis au début et puis très vite, nous l'avons rangé pour ne plus le remettre. Nous avons cassé le taquet du pied de mât, nous avons fait un petit accroc dans la GV, nous avons empanné en arrivant sur Formentera car on était trop vent arrière. Enfin, nous avons été accueilli par Muriel et Jimmy, navigateurs (originaire de Carnon dans l'hérault, quelle coincidence) en partance courant décembre (leur site : http://pommeliane.wifeo.com) , Pierrot et Mathieu nous ont aussi aidé à l'amarrage. Le vent poussait encore ses 25 noeuds dans le port et nous avons tapé l'avant. Bref, quelques réparations s'imposent, nous nous occuperons de tout ça paisiblement durant cette escale à Formentera. Puis, la magie des relations marines a opéré. Les apéros et repas s'enchainent depuis notre arrivée. La solidarité est bien réelle, on échange, on partage, on se découvre. Ces rencontres nous réconfortent vivement, l'ambiance sur cette île est douce, les habitants chaleureux et le climat un peu plus clément que sur le continent. Nous vous embrassons tous bien fort et à très bientôt.